Peux tu nous parler de ton parcours au sein de la coopérative ?

J’ai commencé par passer une Licence en Commerce Marketing puis un Master Management Opérationnel et enfin, un peu plus tard, un second Master en Gestion d’Entreprise option contrôle de gestion et finance. Ma première expérience professionnelle fut un poste de cadre technique dont mon activité s’étendait sur presque la moitié de la France. Ma mission était de créer des agences qui offrent des prestations de services aux entreprises avec comme mission principale le recrutement des salariés et la recherche de nouveaux clients. Ce fut une expérience très enrichissante car elle m’a fait découvrir le monde de l’entreprise vue de l’intérieur, tout secteur d’activité confondu (production industrielle, tertiaire …). J’écoutais les besoins des clients, je rédigeais les prestations d’offres afin de proposer un cahier des charges adapté. Mon travail était donc de mettre en lien les entreprises de prestations de services (ménages, blanchisseries. etc.) avec des entreprises qui en avaient besoin. Souvent des contrats régionaux sur plusieurs sites de production.

Je travaillais en relation avec les services des Ressources Humaines, car il fallait régulièrement embaucher ou former du personnel. A l’époque mon point fort était l’écoute, qui me permettait d’écrire un cahier des charges complet et de donner une réponse rapide au client. 

Ensuite 10 ans plus tard, à la naissance de mon deuxième enfant, j’ai changé d’entreprise pour un poste sédentaire afin de passer plus de temps avec les enfants et j’ai commencé à travailler pour la FNAIM dans le secteur de l’immobilier. 

Je m’occupais d’aider de nouvelles agences à s’installer, j’accompagnais à la création d’entreprises, à l’obtention de la carte professionnelle et à la formation des dirigeants. C’est là que j’ai découvert aussi les syndics de copropriété et la gestion locative. C’est ainsi que j’ai travaillé en collaboration avec la Mairie de Rouen et la Fédération Française du Bâtiment (FFB) pour quelques uns des projets. 

Nous devions passer à l’action pour installer le développement durable comme une composante essentielle des compétences des professions immobilières et inciter les propriétaires bailleurs et les copropriétaires, souvent réticents devant le montant des travaux, à participer à l’objectif de réduction de 40% des consommations d’énergie des bâtiments existants. C’était l’objectif de l’opération 100 000 logements éco-rénovés. Un immeuble pouvait parfois économiser près d’un million d’euros de frais pour le chauffage par an. Pour arriver à cet objectif, la FNAIM région Normandie proposait plusieurs mesures aux collectivités. J’ai ainsi participé à beaucoup d’animation, d’ateliers et de forums de sensibilisation à l’environnement et à l’écologie sur toute la Normandie avec nos partenaires (ADEME, FFB….). 

C’était une super expérience qui m’a appris énormément mais après 8 ans j’ai décidé de partir pour reprendre mes études, en passant un second Master en 1 an, avec la volonté de reprendre une entreprise derrière. C’est ainsi que je suis arrivée dans un centre de formation spécialisé dans le bio : « Savoir faire et découverte ». Je devais prendre le relais du dirigeant mais le créateur n’était pas prêt à céder son entreprise. Finalement, je suis partie pour arriver à SCOP276, c’est là que je découvre le principe de la CAE qui correspond à mes valeurs. Je ne connaissais pas du tout le statut, au bout d’un mois j’ai réussi à me projeter dans ce qu’il était possible de faire grâce au réseau des autres CAE. Ici je retrouve des valeurs , le statut propose de vivre de son activité en étant sécurisé et en gardant sa liberté. Pour moi la liberté c’est la base du bien-être et du bonheur au travail. Je pense que l’on devrait proposer ce statut dès la sortie des écoles. Pour moi c’est une innovation sociale et l’avenir du travail. 

Quel est ton travail aujourd’hui dans la coopérative ? 

Je suis rentrée en tant que Coordinatrice puis en tant que Directrice. Mais finalement je suis aujourd’hui co-gérante ce qui me donne le droit de signer les documents et d’avancer sur des projets qui sont très rythmés. Mon rôle est d’équilibrer les ressources de la structure, d’obtenir les bons outils de travail, d’améliorer les conditions de travail afin de répondre aux besoins des ES. J’ai au début réalisé beaucoup d’accompagnement d’ES, ainsi que de la comptabilité. Mon rôle est très vaste et je suis encore en train de créer et compenser les services en interne. Ce que j’aime faire c’est aller au bout des projets. C’est ma motivation profonde.